| "Raconter une histoire [...] du point de vue de l'amateur, et non du spécialiste". Cette phrase glissée par notre collaborateur Frédéric Thébault dans la préface de "Génération Extrême (1975-1982 : du punk à la coldwave)" annonce clairement le ton et le moteur de cet ouvrage : la passion. Comment ce qui aurait pu rester un "fait divers dans un journal de seconde zone" fit trembler les acteurs de la musique contemporaine, au point de changer radicalement les règles d'un jeu dont la partie continue aujourd'hui encore. Car c'est cette histoire-là qui est racontée dans "Génération Extrême", de manière détaillée et la plus complète possible, avec une quantité d'anecdotes sur les débuts hasardeux de groupes légendaires, aujourd'hui toujours en activité ou disparus à jamais. Ne l'oublions pas, si les nouvelles générations d'artistes ont pris la relève, un bon nombre de formations nées entre 1975 et 1982 n'ont pas capitulé et sortent de nouveaux disques aujourd'hui encore, parfois sous des noms différents. Grâce aux conseils éclairés de l'auteur, vous saurez quels disques ont compté et sont aujourd'hui indispensables, mais aussi lesquels sont à éviter. La "généalogie" des artistes de ces trente dernières années est décryptée, nombreux musiciens ayant joué dans de multiples formations, rappelant ainsi que le punk des origines était bien plus que le slogan publicitaire qu'il est rapidement devenu. Plus que les premiers pas du punk, l'ouvrage dissèque ce que ce mouvement a alors engendré, du ska à la coldwave en passant par la nouvelle vague avec The Cure, jusqu'à la musique industrielle de Throbbing Gristle et le rock gothique de Bauhaus. En n'oubliant pas le rock des années 80 et l'improbable rencontre des quatre de U2, les débuts de Ian McCulloch avant même les Bunnymen ou encore la naissance de Factory, le mythique label de Manchester. Même si le titre du livre dit couvrir la période 1975 - 1982, vous pouvez espérer en apprendre davantage, puisque la carrière de groupes qui ont traversé les âges tels que, au hasard, Wire ou Siouxsie and the Banshees (sans oublier The Creatures), est commentée jusqu'à aujourd'hui de manière succincte, mais informative. Le lecteur ne s'ennuiera pas une seule seconde, l'humour de l'auteur étant toujours employé à bon escient pour faire la lumière sur les particularités parfois insolites de certains des 400 groupes rencontrés tout au long de ces 350 pages. |
